København

2 11 2010

Chronique d'un séjour inoubliable

København, Copenhagen, Copenhague… Tant d’orthographes différentes pour désigner la même capitale du Danemark.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la géographie du pays, je vous invite à regarder la carte ci-dessous pour voir où se situe København par rapport à Århus. Oui, il y a de l’eau entre ces deux villes, mais fort heureusement, de grands ponts font la jonction entre les différentes îles du pays.

Avoir droit à cet environnement pour bien moins cher qu'un hôtel... le bonheur !

Voilà donc après presque trois heures de train que Anne, Clara et moi-même arrivions au cœur de la ville à 11h23, vendredi dernier, prêts à en découvrir un maximum en l’espace de trois jours. Première étape : retrouver notre hôte qui nous hébergera durant cet intervalle de temps. Ce fut une dame très accueillante qui nous a ouvert la porte de son appartement magnifique. Non seulement sa localisation est telle que nous étions à dix minutes à pieds de tous les endroits que nous souhaitions voir, et en plus, l’intérieur était juste royal. A l’arrivée, nous avons eu droit à un café servi dans un ensemble en porcelaine, confortablement installés dans une pièce aux murs recouverts de vieux livres donnant sur un salon équipé d’un piano à queue, avec du Beethoven en guise de fond musical. Le week-end s’annonçait sous les meilleures auspices.

Strøget et ses rues piétonnes qui combleront les amateurs(trices) de shopping.


Quartier typique par excellence de København, les rues colorées de Nyhavn accueillent des bateaux de tous âges le long de ses canaux.


Sur les bons conseils de notre hôte, nous nous sommes dirigés vers les canaux de la ville dans le charmant quartier de Nyhavn (Nouveau port en danois – pas si neuf que ça, car datant du XVIIè siècle tout de même). De là, nous avons embarqués sur un bateau-mouche afin de profiter d’une visite guidée de la ville par la voix fluviale. La suite de l’après-midi a été consacrée à des promenades dans les fameuses rues piétonnes de la ville, Strøget, (qui en font la plus longue zone piétonne d’Europe), ainsi que dans une ancienne citadelle fortifiée toujours utilisée par l’armée danoise, le Kastellet.

La soirée s’est terminée en beauté par un agréable moment dans un bar-café, le Barbarellah, recommandé par notre guide du routard, à l’ambiance sympathique renforcée par des musiciens qui s’y produisaient.

Le château de Rosenborg, construit au début du XVIIè siècle par le roi Christian IV de Danemark.

La journée de samedi fut l’occasion de s’aventurer dans le château de Rosenborg. La visite sur trois étages nous a permis d’admirer de superbes collections d’objets remontant du XVIè siècle jusqu’au XIXè siècle, le tout agencé dans des pièces aux ambiances très différentes (salles de marbre, ou recouvertes de tapisseries, ou riches en miroirs, etc.). Le sous-sol abrite les joyaux de la couronne danoise qui étincellent de mille feux et impressionnent réellement.

Le point d’orgue de cette journée (et peut-être même du week-end) fut incontestablement notre déjeuner au restaurant du susnommé château. J’insiste beaucoup là-dessus, puisque c’est un des repas que j’ai le plus appréciés depuis toujours. J’ai ainsi pu satisfaire mes papilles avec un plat délicieux servi en deux étapes (par un chef français) et assorti de mets typiquement danois que je ne croyais pas pouvoir un jour apprécier ainsi : harengs (un des éléments du Smørebrød, sandwich danois), saumon, porc, fromage français (dont du munster !), avec divers accompagnements et assaisonnements qui convenaient à merveille. J’ai conclu par un tout aussi excellent gâteau fondant au chocolat du château. Cette étape gastronomique s’appréciait d’autant plus après trois mois de cuisine purement étudiante !

Un seul mot : miam !

Une galerie particulièrement marquante car écrasante par la quantité de toiles présentes.


On continue par la visite de la galerie d’art nationale, située à quelques encablures du château. Le bâtiment est trop vaste pour que nous puissions le parcourir en entier tout en profitant de ce que nous voyions. C’est pourquoi nous avons cherché à visiter en priorité les salles concernant l’art danois, du moyen-âge à nos jours. La visite avait ceci d’original que nous étions accompagnés tout du long par un groupe de musique qui répétait dans une salle de concert du musée en contrebas. Pas désagréable !

Parce que nous aimons aussi les contrastes, après un bon dîner dans un restaurant du centre-ville, nous avons terminé la journée par une soirée au Hard Rock Café de la ville. Forcément, ici, achat du T-shirt portant le nom la ville dans la boutique du café, puis dégustation de cocktails dans une chouette ambiance rock, à proximité d’une batterie du groupe Metallica offerte lors de son passage dans le secteur.

Dans le jardin intérieur de la Glyptotek. Nous y avons vécu un moment plutôt curieux, où des hauts parleurs dissimulés dans les plantes et sur les murs diffusaient des voix françaises murmurées.


Pour le dernier jour, nous avons enchaîné une visite du jardin botanique avec une autre de la Glyptotek, un musée d’histoire de la ville à l’architecture et l’agencement très bien vus. L’art français y occupait une place importante, de même que les sculptures, présentes en grand nombre (dont, bien entendu, beaucoup de Rodin).

Nous avons d’ailleurs rencontré beaucoup de francophones au cours de cette journée. Le dernier repas a été pris dans le seul restaurant breton de la ville, très prisé, au cœur du quartier latin. Le moins que l’on puisse dire est que nous avons extrêmement bien mangé durant ces quelques jours – il est vrai que nous ne nous sommes pas vraiment restreints à ce niveau !

20h50, dimanche, un bouquet de fleur offert à notre hôte, et il était déjà temps de repartir vers Århus, pleinement satisfaits de ce week-end qui a dépassé nos attentes.

Vue d'une partie du grand jardin botanique de København. Les couleurs automnales rendent ce genre de paysage très agréable à voir.

Et pour ne rien gâcher, nous avons pu bénéficier d’une météo clémente qui nous aura épargné la moindre averse ; plutôt exceptionnel en cette période automnale !

Je vous invite à parcourir mes deux galeries Picasa qui vous présentent une petite sélection de photos prises durant ce week-end (cliquez sur les images ci-dessous pour y accéder) :

København
2010-11-02 København




KulturNat Århus

19 10 2010

Une nuit riche en (re)découvertes musicales !

Finalement, pour des questions de cohérence dans les articles, j’ai décidé de scinder mon billet en deux parties. La première est juste en-dessous de celle-ci.

Dans la Kammermusiksal (salle pour la musique de chambre) de la Musikhuset, en attendant les musiciens.

Afin de bien démarrer cette période de vacances, j’ai profité de la KulturNat d’Århus (Nuit de la culture) pour sortir vendredi dernier. Ce type d’évènement existe lui aussi en France (à Paris, Metz…) et consiste en l’ouverture de la majorité des bâtiments à dimension culturelle de la ville pendant toute une nuit, avec généralement bon nombre de représentations diverses (concerts de musique, théâtre, spectacles, etc.).

Pour moins de dix euros, j’avais accès à plus d’une centaine d’évènements répartis au centre ville – il fallait faire des choix ! Une première étape m’a retenu une heure dans la maison de la musique de la ville. C’est un superbe bâtiment moderne regroupant des salles de concert de toutes tailles, dont la plus grande, la Symfonisk Sal ne semble n’avoir rien à envier à l’Arsenal de Metz. J’y ai donc écouté des compositions pour piano, violon, violoncelle, contrebasse et flûte traversières. Quel bonheur que de réécouter du classique dans de telles conditions, cela m’avait grandement manqué !

L’heure suivante s’est passée au musée Aros, pour lequel j’ai déjà consacré un article. Ici, c’est posément installé dans le café du musée qu’il était possible d’écouter des compositeurs de chansons à texte se produire avec leur guitare. Les chansons étaient toutes inspirées d’œuvres visibles dans le musée même, certaines en anglais, d’autres en danois (aux paroles parfois toutes compréhensibles !).

Pour chaque chanson défilait une image de l'œuvre qui l'avait inspirée. (on distingue vaguement un éléphant sur la photo)

Vivaldi, Haydn, Schumann et tant d'autres compositions écoutées cette nuit là...

L’étape qui a suivi fut l’occasion de voir la fameuse cathédrale (luthérienne) de la ville de l’intérieur. Le cadre était idéal pour ce que l’on pouvait y voir et écouter : à proximité du cœur jouait un ensemble de cuivres, en alternance avec un organiste qui utilisait le très bel orgue (le plus grand du pays) à merveille. Un cuivre s’est même joint à l’orgue pour un morceau. Là encore, du bonheur pour les oreilles, d’autant qu’elles ne disposaient d’aucun répits.

Retour à la Musikhuset pour la fin de la soirée/nuit, mais pour un tout autre style de concert. Dans le grand hall était installée une belle scène pour un groupe manifestement bien connu au Danemark. Nous avons eu droit à une série de très bonnes reprises de musiques rock des années 80 et 90. Et le cadre étant celui de la maison de la musique, le public n’était pas forcément celui que l’on s’attendrait à voir pour un tel concert. Voir en effet des quadragénaires en costume complet se déhancher sur les rythmes de The Final Countdown ou de Eye of the Tiger n’a pas de prix ! J’ai tourné des vidéos, dont une est visible ici, l’autre là, mais le son est juste infâme (cela donne toutefois une idée de l’ambiance de deux points de vue différents).

Le groupe Tennis, dont tous les membres étaient effectivement habillés en tennis(wo)men, dans le hall de la Musikhuset.

Voilà donc une bonne nuit qui fut finalement une sorte de fête de la musique bis en ce qui me concerne, et qui a fait beaucoup de bien, surtout après une telle première semaine de travail.





End of quarter 1. One to go.

19 10 2010

Sacré p'tit robot qui m'aura volé presque une nuit de sommeil.

C’était à anticiper. J’ai failli. Pas d’article hebdomadaire pour la semaine précédente. Drame. Fort heureusement, les vacances m’ont rattrapées, et je peux me permettre de réparer ce tort autant que faire se peut. Mais alors, que m’est-il arrivé en l’espace de deux semaines ?

Tout d’abord, la première de ces deux semaines marqua la fin de mon premier quarter – un demi-semestre – de cours au Danemark. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’a pas plaisanté au niveau de la charge de travail. Trois matières, trois projets bien différents dans leurs approche et application. Trois matières pour autant de nuits à se coucher après 5h du matin. Mais c’était pour le mieux, et les travaux connurent tous une heureuse conclusion.

Un des projets consistait en la conception d’une petite application pour l’enseignement de Computational Geometry. Les intéressés (!) peuvent même télécharger un exécutable de notre programme (.jar). Il s’agissait de pouvoir dessiner à l’écran des segments et ensuite d’afficher leurs intersections ainsi que les faces ainsi créées. Cela paraît tout bête dit comme ça, mais l’algorithmique derrière et son implémentation sont un peu plus ardues. Quelques tasses de café (que je n’aime toujours pas) et de thé plus tard, et Guillaume et moi en venions à bout.

Un autre projet qui m’a encore plus passionné fut celui de l’enseignement de robotique/systèmes embarqués. Il s’agissait en fait de commencer un jeudi après-midi pour construire et programmer un robot capable de parcourir une piste donnée en un temps record, afin de donner le résultat à l’enseignant le lendemain avant 13h00. C’est bien d’une compétition dont il s’agit, avec une remise de prix à la rentrée. Notre équipe a donc commencé à 12h00, pour finir le lendemain à 5h00, avec seulement une pause pizza vers 22h00. L’expérience fut très intéressante, et c’était plutôt amusant de se retrouver seul dans le LEGOlab en plein milieu de la nuit, à programmer, tester, se tromper, et recommencer, avec le danois restant de mon équipe. Plein de détails ici, avec des vidéos du résultat final.

Une fois l’objectif accompli, et pour immortaliser le moment, je me suis filmé une petite visite d’une partie du LEGOlab. Je trouve cet endroit génial – c’était plus fort que moi.

Enfin, le dernier projet s’est conclu mardi dernier avec sa présentation devant tous les étudiants suivant notre enseignement de Bioinformatics. L’objectif ici était de concevoir un algorithme efficace afin de comparer entre elles un ensemble de chaînes d’ADN pour pouvoir les aligner au mieux. Le challenge consistait à trouver les astuces nécessaires pour que l’on obtienne les meilleurs résultats le plus vite possible. Sans trop d’optimisation, il fallait sinon attendre plus de 30 jours afin de connaître notre résultat, après avoir lancé le programme ! Le jour de la présentation, chaque équipe de deux à trois étudiants devait exposer sa méthode et les valeurs numériques obtenues au final pour un exemple qui nous était fourni.

Notre French Team, comme nous étions logiquement surnommés, a correctement défendu les couleurs du drapeau français, puisque nous nous sommes imposés en tête du classement, à notre grande surprise ! Et pourtant, nous devions facilement compter parmi les plus jeunes et inexpérimentés, avec tous ces doctorants présents. Nous avons en conséquence reçu notre prix qui consistait en des sachets de longs fils de réglisse -car c’est ce qui se rapprochait le plus de la représentation des séquences d’ADN d’après notre enseignant-chercheur. Amusant et très sympathique, ce système de prix qui semble plutôt répandu ici !

Le tableau des résultats qui ne vous parlera pas du tout, mais que je garde pour souvenir (il fallait en gros trouver les valeurs les plus petites possibles)

Le prix, certes symbolique, mais toujours sympathique lorsque décerné par un chercheur tel que le nôtre. J

Mes excuses pour ces détails qui ne doivent pas passionner beaucoup de lecteurs, mais vous comprenez sans doute mieux maintenant pourquoi j’aime ce que je fais, pour quelles raisons j’y consacre du temps et qu’il me faut consigner ça ici, ne serait-ce que pour en garder une trace pour plus tard. Vous noterez que, malgré les sacrifices imposés à mon sommeil, tout se déroule dans une ambiance et un environnement des plus agréables.

Tout est bien qui fini bien. Pour le moment, car j’ai encore un examen dans dix jours.

Dernière remarque : j’ai aussi changé de professeur pour le nouveau module de cours de danois. Le rythme est clairement plus soutenu, l’anglais est quasiment absent du cours, et nous avons désormais des devoirs à faire à la maison. Le cours est par ailleurs davantage structuré, et nous apprenons plus de grammaire -ce qui me convient parfaitement. Les livres que nous devons lire sont conséquents. L’investissement demandé est donc plus important- d’autant que le professeur souhaite nous faire passer les modules 2 et 3 avant Noël. Sachant qu’il y en a six, cela semble très rapide (et optimiste !)…





De la nécessité du CPR-Number

3 10 2010

Elle aura mis du temps à arriver, cette bien nommée Yellow Card.

Voici un article un brin tardif, dont le retard est à imputer à mes projets scolaires plutôt chronophages en cette (déjà) fin de premier quarter (demi-semestre). Mais j’ai un lectorat à satisfaire, et je ne puis décemment pas l’abandonner si facilement.

Il est grand temps d’aborder une autre particularité danoise, qui est celle du CPR-number (personnummer en danois), dont en entend systématiquement parler au Danemark. Ce numéro d’identification personnel est unique à l’échelle nationale, et donc propre à chaque résident danois. En possède un tel numéro : chaque citoyen danois né et vivant au Danemark, chaque personne enregistrée dans le registre électronique de l’église danoise, et enfin chaque résident en situation légale restant pour une durée d’au moins trois mois sur le sol danois.

Vous l’avez deviné, je remplis la dernière condition. Et encore, cela m’a demandé de faire la démarche nécessaire pour obtenir dans un premier temps le permis de résidence, qui m’autorise à habiter au Danemark pour une durée définie (un an dans mon cas). Une dizaine de jours après cette formalité faite, j’ai pu enregistrer ma demande de numéro CPR. Toutes ces démarches ont largement été facilitées par l’université, qui a fait venir les services de la ville (Borgerservice) dans ses locaux à des jours définis. En revanche, il s’est environ écoulé un mois avant que je ne reçoive le précieux sésame par courrier (cela fut plus rapide pour d’autres étudiants).

Mais pourquoi donc s’impatienter pour ce qui ne ressemble qu’à un vulgaire numéro de sécurité sociale ? Tout simplement car sans lui, il est difficile de vivre comme tout danois le peut. En l’absence de sa possession, il est tout d’abord quasiment impossible de bénéficier d’un quelconque service de l’Etat. Il faut savoir que ce numéro se matérialise par une carte jaune, trivialement appelée ici yellow card, sur laquelle figurent les informations nécessaires pour contacter votre médecin attitré. La carte sert en effet d’assurance médicale. C’est donc un élément indispensable pour se procurer des soins sans frais – ce qui m’est désormais possible, puisque j’ai moi aussi pu choisir mon docteur. Si je veux porter plainte pour vol de vélo, il me faut mon CPR-number.

Une carte qui ne paie pas de mine, mais ô combien précieuse ! Où se trouve le CPR-number ? Il s'agit de ma date de naissance, suivie de quatre chiffres (floutés). NB : Læge signifie médecin.

Il en va de même pour le secteur privé. L’emprunt d’un livre dans une bibliothèque privée ou publique nécessite la yellow card (dont on scanne le code barre), la location d’un DVD n’est possible qu’avec ce numéro, l’inscription aux cours de danois aussi (heureusement, en tant qu’étudiants, nous bénéficions d’un délai pour le fournir). J’ai commandé hier sur internet une carte de réduction pour mes futurs trajets en train, et voilà donc que l’on exige de moi mon CPR-number. J’ai enfin pu ouvrir un compte bancaire à la Danske Bank grâce à ce numéro, ce qui me permettra de faire mes achats partout, sans avoir à payer régulièrement des frais chargés par les magasins à cause de ma Mastercard française. Je vais pouvoir en conséquence bientôt m’autoriser un véritable abonnement pour mon téléphone portable (car il faut pour cela un compte bancaire danois – donc un CPR-number – donc un permis de résidence – donc…).

Finalement, ce numéro a cela de pratique qu’il permet de n’avoir qu’une carte pour de très nombreux services, ce qui simplifie des deux côtés bon nombre de transactions et d’enregistrement de coordonnées. En revanche, tant que l’on ne le possède pas, on se voit refuser en contrepartie quantité de services (mais l’on survit très bien aussi). Ce fut donc une agréable libération que de le recevoir dans ma boîte aux lettre il y a une dizaine de jours – je me sens enfin vivre sans restrictions !

Le bémol de ce système est bien entendu le contrôle de la part des différentes administrations (et principalement de l’Etat) sur nos informations personnelles. Grâce au CPR-number, il est très facile de reconstituer toute la vie de son détenteur, de son compte en banque au dernier livre lu (on en a même besoin pour chercher un travail). En signant les différents papiers pour les demandes de permis de résidence et de ce numéro indispensable, j’ai bien lu que l’on autorise explicitement l’Etat danois à utiliser et diffuser le cas échéant ces informations. Pour un français, c’est surprenant et peut-être dérangeant, alors que pour un danois, qui vit au quotidien dans un monde très transparent, il n’y a rien de plus normal. Sans aucun doute, une question de culture…





A trip to Skagen

26 09 2010

Une modélisation LEGO des bâtiments typiques visibles à Skagen

Ce n’est pas l’abondance de projets informatiques à réaliser pour les prochains jours qui me retient d’aller visiter du pays. J’ai en effet saisi hier, samedi, la chance de pouvoir aller visiter Skagen et ses terres alentours.

Encore une fois, la Studenterhus était à l’origine de l’initiative, et ce n’est pas moins de cinq bus qui ont emmené plus de 200 étudiants étrangers au point le plus au nord du Danemark. Si l’on fait abstraction des deux heures de retard dans le départ, le déroulement de la journée a été idéal. Le soleil était au rendez-vous… le matin seulement – mais la météo nuageuse ainsi que le vent semblaient être des conditions appropriées pour une telle sortie, d’autant que nous avons ainsi pu profiter d’une luminosité parfois très belle.

Une salle du musée de Skagen. On y trouve beaucoup de portraits, d'autoportraits et de scènes de vie d'artistes.

Précisions maintenant le cadre de ce voyage en trois étapes. Le premier arrêt s’est fait à Skagen même, petite ville de près de 7000 âmes, aux maisons toutes basses, jaunes et aux tuiles rouges.

A l’origine petit village de pêcheurs, Skagen a attiré de nombreux artistes -peintres, écrivains (comme Hans Christian Andersen) ou autres personnes d’influence- à la fin du XIXè siècle. Nous avons eu l’occasion de visiter le musée local où sont exposées plus de 1800 des œuvres alors peintes. Le thème récurrent de ces toiles est bien entendu celui de la mer et du quotidien, mais les sujets représentés concernent essentiellement l’entourage direct des artistes, qui se tenaient volontairement à l’écart des autres habitants.

L'emploi du temps serré nous a fait courir dans le sable face au vent (en témoignent mes cheveux), mais nous y voici enfin !

L’étape suivante nous a menés quelques petits kilomètres au nord de Skagen, à la pointe de Grenen. C’est à ce point le plus au nord du Danemark, constitué de dunes et de grandes plages de sables, que l’on voit s’affronter la mer de Nord et la mer Baltique. Il est d’ailleurs tout à fait possible d’avoir un pied dans chaque mer à la fois. L’endroit est vaste et parsemé de quelques blockhaus, d’un phare, et de centaines de mouettes.

Le fait d’être ainsi entouré de ces vastes étendues d’eau d’un beau bleu froid rend le paysage très impressionnant – j’avais à peine quitté cet endroit, que j’avais déjà envie d’y retourner.

Cette borne informe de la distance à laquelle on se trouve de Rome...

C'est à cet endroit précis que se rencontrent les mers du Nord et Baltique. Les courants forts qui en résultent provoquent les vagues ici visibles.



Vue satellite de la région visité. La flèche verte indique le désert de Råbjerg Mile. Au Nord, la ville de Skagen et la pointe de Grenen.

A quelques charrettes et animaux près qui pourraient accompagner ces étudiants marchant vers les bus, on se croirait en pleine scène de l'Exode biblique.

Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises, et la journée s’est avérée un véritable crescendo dans les découvertes. La dernière étape, Råbjerg Mile, fut effectivement une superbe expérience.

Il s’agit du seul désert du Danemark, et de la plus grande dune en mouvement du Nord de l’Europe avec ses 4 millions de mètres cubes de sable. Sa vitesse de déplacement est d’approximativement 18 mètres par an, et il en résulte un paysage des plus surprenants.

Sur le plus haut sommet, Anne, à qui je dois ces photos, un jeu de mots sur le sable mouvent (correctement orthographié, si si), et des courses parfois difficiles mais amusantes dans les dunes. Aux alentours, une illustration de ma description du paysage.

D’un côté, du sable sur plus d’un kilomètre, d’un autre, de verdoyantes forêts, et derrière la dune, un espace gigantesque plat, humide, et quasiment vide, désolé. Avec la mer à l’horizon et une luminosité de fin de journée, une fois au sommet d’un des grands amas de sable, la vue est magnifique.

Exceptés la température, le vent fort et les traces de pas des mouettes dans le sable, on pouvait facilement s’imaginer en plein désert. Par endroit régnait un calme imposant qui était idéal pour renforcer la dimension surréaliste des lieux.

Voilà donc qui conclut une sortie qui sort réellement de l’ordinaire, une expérience magique, à tel point que l’on en oubliait l’heure et que nous nous retrouvions systématiquement tout juste à temps aux rendez-vous pour ne pas rater le bus !





Coût de la vie au Danemark

19 09 2010

Même au Danemark, la monnaie LEGO n'a pas cours (tant mieux, je préfère la garder)

Vivre au Danemark, c’est cher, surtout pour un étranger. Il suffit déjà de jeter un œil à la liste des villes les plus chères du monde pour les expatriés afin d’y voir trôner Copenhague en 7ème position en 2009, juste devant New York. Je n’habite certes pas dans la capitale, mais après sept semaines passées dans la deuxième plus grande ville du Danemark, j’ai pu constater par moi-même que cela touche bien tout le pays.

Avant toutes choses, sachez que la principale raison de ces prix élevés tient de la TVA qui est bloquée à 25% quel que soit le bien acheté. Le Danemark est un pays extrêmement taxé, mais en contrepartie son côté Etat-providence est bien plus développé qu’en France (détails à venir dans un article futur). Donc globalement, on paie cher, mais pour des raisons que l’on sait bonnes – rien qu’à titre d’exemple, tous mes frais médicaux seront prix en charge ici à 100%, sans être danois pour autant.

Mais venons-en aux chiffres. En faisant mes courses dans ma supérette plutôt abordable niveau prix (type Lidl), je paierai :

  • 80 centimes d’euro ma brique d’un litre de lait demi-écrémé frais (ils ne connaissent pas le lait UHT ici, mais ils adorent le lait ! Ils en boivent en toutes occasions, surtout pendant les repas, et aussi en briques chocolatées)
  • 2.30 € mes 6 oeufs
  • 4.70 € mon brie de 500g (jusqu’ici, les meilleurs fromages testés sont français – mais très chers malheureusement, et peu variés)
  • 1.30 € ma bouteille d’eau de 1.5L (je n’ai eu besoin d’en acheter qu’une seule fois, alors que l’eau courante était contaminée par des bactéries pendant une semaine)
  • 1.60 € ma brique d’un litre de yaourt (seul conditionnement trouvable – ici, pas de pots individuels. D’ailleurs, les dessert frais ne sont pas légion)
  • 1.34 € une baguette en promotion
  • 2.40€ 16 petites pièces de frikadellen surgelées (boulettes de viande hachée avec pain de mie et lait – une spécialité danoise)

Pour la restauration à l’extérieur, toujours le même constat : c’est plus cher qu’en France. Les prix des repas dans une des nombreuses kantine de l’université varient en fonction de ce que l’on prend. Un plat principal oscille entre 4.00€ et 5.30€, ce à quoi on peut rajouter un fruit à 0.70€ et éventuellement une entrée, un bout de pain, un dessert plus élaboré ou une bouteille d’eau si l’on se sent dépensier ! On est loin des 3.00€ du Restaurant Universitaire qui permet de profiter d’un repas complet. Un repas dans un fast-food type McDonalds coûte 6.70€, un buffet chinois illimité 10.70€ – mais pas de dessert ni de boisson à ce prix-là ! A titre d’exemple, un grand verre d’eau m’a une fois coûté 1.34€ dans un restaurant. Pour un restaurant plus traditionnel, préparez-vous à débourser près de 30€ par personne.

Le coût des transports justifie très rapidement l’achat d’un vélo. Un trajet unique en bus revient à environ 2.40€ quelle que soit la destination en ville. Le pass d’un mois vaut quant à lui presque 70€. Enfin, l’essence est aussi surtaxée. On avoisine à l’heure actuelle les 1.46€ le litre de SP95, qui se négocie 10 centimes de moins en France (1.36€ – même chose pour le diesel : 1.29€ versus 1.17€). C’est le deuxième pays d’Europe le plus cher pour l’essence après la Norvège. Ce n’est d’ailleurs pas la TVA de 180% appliquée à l’achat d’une voiture qui va motiver un peu plus à se déplacer en véhicule motorisé !

Bougies et fleurs font partie des rares articles vendus moins chers qu'en France...

Pour les loisirs, il faut aussi en avoir envie ! La place de cinéma se vend entre 9.50€ et 13.00€, avec cependant quelques réductions selon l’horaire ou la place elle-même, ainsi que des tarifs étudiants (heureusement !). J’ai cru comprendre que café et bière sont proposés à des prix variant entre 4.30€ et 6.10€.

Enfin, électricité et eau sont connus comme étant très chers (je ne l’ai pas moi-même vérifié, car mes charges sont incluses dans le loyer). Un abonnement à internet est à peine plus cher qu’en France. En revanche, les offres téléphoniques sont très intéressantes. Pour 22€ par mois, j’ai la possibilité d’appeler tout portable ou fixe au Danemark en illimité. Le prix du sms a pour plancher 1.3 centime d’euro, et généralement, toute offre téléphonique (même une carte prépayée) vous permet d’appeler au moins en illimité sur tout téléphone du même opérateur.

Cependant, il faut penser à remettre ces frais dans leur contexte, en soulignant que les salaires sont ajustés en conséquence. A Århus par exemple, le revenu moyen brut est d’environ 4000 € alors qu’en Europe la moyenne est à 2500€ brut. Mais là encore, les taxes sont plus importantes, et le revenu net tourne autour de 2014€, toujours à Århus (comptez +400€ pour la capitale). N’oublions pas qu’éducation et frais médicaux sont totalement gratuits (les étudiants sont même payés !).

En revanche, les boites LEGO sont plus chères ici que ce que j’avais l’habitude de voir en France ! Étonnant, quand on sait qu’elles sont conçues, produites et manufacturées à 100 kilomètres de chez moi…





Den Gamle By

11 09 2010

Visite d'un musée pas comme les autres

Les grosses découvertes se faisant un peu moins fréquentes, il est temps de revenir sur des visites passées qui n’ont pas encore fait l’objet d’un article. Vendredi 6 août, la visite de Den Gamle By (« la vieille ville ») était inscrite au programme de notre stage Destination DK.

Dix mètres seulement après l'entrée du musée, en plein centre ville d'Århus.

Il s’agit d’un musée (ouvert en 1914) atypique, dans la mesure où l’on nous invite à nous promener dans une reconstitution grandeur nature d’une ville marchande danoise saisissante de réalisme, qui nous fait voyager du milieu du XVIè siècle aux années 1970. C’est donc un espace en plein air, constitué de 75 bâtiments d’origine importés d’une vingtaine de villages et villes du Danemark, qui incite les visiteurs curieux à s’aventurer à l’intérieur de chaque maison. On y découvre alors le cadre de vie tel qu’il était dans les salons et cuisines des gens d’autrefois, on peut visiter des ateliers où s’activent encore de réels artisans, et il est même possible de tester des jeux d’extérieurs que pouvaient pratiquer les enfants de ces époques reculées. On peut librement rentrer dans la vieille mairie, la pharmacie, visiter l’ancienne école (où l’on y trouve une corde avec plein de nœuds pour punir comme il faut les élèves pas sages) et faire un tour en calèche.

Cette lavandière ne faisait pas semblant de laver son linge !

Une échoppe plutôt récente proposant toutes sortes d'ustensiles.

Car un autre point fort de ce musée réside dans son interactivité et la vie qui y règne. Outre les précédemment mentionnés artisans, on croise à chaque coin de rue des « habitants » qui vaquent à leurs occupations d’il y a quelques siècles, vêtus comme il se doit : dans une maison, des jeunes gens cuisinent des crêpes, ici, un homme tire une charrette pleine à bouts de bras, là, un jardinier s’occupe de ses plantations, sur le canal navigue une famille…

L’impression immédiate qui en ressort est que l’on se balade dans une ville réelle car vivante et animée, et tous nos sens sont mis à contribution pour une immersion totale. On se sent plongé à l’époque de Hans Christian Andersen et de ses contes de fées. Il y a même une vieille poste dont on peut user des services et une boulangerie où l’on peut acheter son pain !

L'homme qui joue de l'orgue de barbarie est un danois avec qui je me suis retrouvé à discuter par hasard lors d'une soirée, quelques jours plus tard !

La ville est agencée de façon à ce que l’on avance dans le temps au fur et à mesure de notre progression. C’est aussi un musée en perpétuelle expansion, puisque de nouveaux bâtiments sont ajoutés décennie après décennie. Notre guide nous a d’ailleurs avoué avoir pris un sacré coup de vieux une fois que les bâtiments des années 1970 ont été construits dans ce musée. Quelques musées dans le musée parsèment enfin la ville, et permettent de compléter l’expérience à l’aide d’expositions de toutes sortes, telles que celle du jouet qui présente plus de 6000 jouets des trois derniers siècles.

Il ne faut pas hésiter à pénétrer dans les bâtisses pour y découvrir ce type d'agencement. Ici, l'atelier d'un sabotier.

Ce fut le premier musée de son genre dans le monde, et de nombreux autres s’en sont depuis inspirés. Il est reconnu à travers le monde et attire en moyenne 3,5 millions de visiteurs par année – soit 2 millions de moins que la population totale du Danemark !

Un des potagers entretenus.

Je passe à côté du moulin visible au fond à chaque fois que je me rends à mes cours de danois, en traversant le jardin botanique.

Remarquez qu'il peut faire beau au Danemark !





Découverte du LEGOlab

4 09 2010

Je profite de mes récentes acquisitions pour personnaliser mes images...

Nous y voilà. La routine commence à bien s’installer, je tente de me faire tant bien que mal à mes week-end de quatre jours, et le temps passe extrêmement vite… Mais je ne suis pas encore au bout de mes découvertes !

La séance de cours de systèmes embarqués s’est prolongée par notre première session hebdomadaire en « laboratoire », jeudi dernier. J’ai enfin pu découvrir ce fameux LEGOlab qui m’intriguait tant depuis bientôt un an. Je serai amené à y passer au moins trois heures par semaine, mais je suis en train de faire les démarches nécessaires afin d’obtenir les clefs du labo et avoir un accès illimité aux lieux…

Et voici notre première création : le classique robot suiveur de ligne.

Concrètement, il s’agit d’un bâtiment assez récent, très spacieux et lumineux, comportant différents espaces de travail, pour mieux se retrouver en petits groupes. Je me retrouve ainsi dans un groupe avec trois autres étudiants, à savoir Guillaume, mon camarade français, et deux danois (enfin, l’un d’eux est polonais mais habite ici depuis trois ans) fort sympathiques. Il se trouve qu’un des danois (le vrai) est aussi un passionné de robotique avec des LEGO ; il possède exactement le même matériel que je me suis permis d’apporter au Danemark ! D’ailleurs, il a déjà un emploi, et suis uniquement ce cours en parallèle. En mettant tout notre équipement en commun et en l’ajoutant à celui fourni par l’université, nous avons les moyens de concevoir un beau projet de fin de semestre.

Nous disposerons pour ce semestre d’un matériel qui nous est prêté et que chaque groupe gère individuellement. Ce à quoi s’ajoute la grande réserve de briques, méthodiquement organisée en des dizaines de tiroirs. L’ensemble des briques ici présentes, avec les multiples composants LEGO électroniques, représente une belle somme d’argent. Toutes ces dépenses de l’université pour des LEGO, c’est merveilleux. C’est tellement atypique et génial que de voir une trentaine d’étudiants s’affairer autour de leurs boîtes de briques en plastiques pour construire et ensuite programmer des robots. Forcément, je n’ai eu à aucun moment l’impression de travailler !

Un des espaces de travail du LEGOlab. Place suffisante, ordinateurs, pistes d'essai, briques LEGO en quantité... tout y est !

Nous avons donc chaque semaine un certain nombre d’objectifs à compléter, puis nous devons reporter les résultats de notre séance sous forme de notes postées sur le blog de notre groupe, qui sera lu par notre enseignant pour qu’il établisse une partie de notre note finale. Voilà donc un second blog à gérer ! (voir ici ; l’article de la semaine n’est pas encore complet – seule ma contribution y figure pour l’instant)

Le poste occupé par notre groupe, avec deux de mes collègues, et la main de Guillaume qui se précipite pour montrer une figurine.

Voilà donc un enseignement qui a tout de l’idéal en ce qui me concerne !

Le reste de la semaine pourrait sembler un peu plus fade en comparaison, mais il n’en est rien. A côté des cours de danois qui demandent pas mal de préparation (et qui donnent toujours la sensation de bien progresser), j’ai pu discuter un peu plus avec une danoise qui partage ma cuisine commune. Il se trouve qu’elle se débrouille bien en français (bien mieux que moi en danois), et qu’elle souhaite l’entretenir. Du coup, on s’est accordés pour partager le temps de parole en français et en danois lorsqu’on se voit, de manière à ce que chacun s’y retrouve – pratique !

J’ai aussi eu la chance de pouvoir trouver des compagnons de jeux de société singapouriens (les gens, pas les jeux) dans ma résidence – loin d’être des rigolos, ils ont voulu se lancer dans une partie qui s’est prolongée bien tard dans la nuit, chez moi. Sachant qu’il s’agit de mon plus gros jeu ici –Agricola pour les connaisseurs- et qu’il comporte beaucoup d’éléments en français, c’était une belle gymnastique cérébrale pour tout le monde. Mais chacun a fortement apprécié la soirée, s’est bien amusé, et compte bien réitérer la chose à l’avenir !

Pour finir cet article et rester dans le thème du divertissement placé dans un cadre pourtant très sérieux, je vous laisse avec cette vidéo tournée par Guillaume (que je remercie pour me laisser la poster ici) lors d’un des « cours » de l’Intro Week où une enseignante très dynamique a voulu partager avec nous quelques chants traditionnels danois, dans le cadre d’une introduction à la langue danoise. Et pourtant, le début du cours était très classique…





Après une semaine de rentrée…

28 08 2010

C'est parti pour une année de robotique !

Cette quatrième semaine passée au Danemark fut, pour moi ainsi que pour tous les étudiants de la faculté des sciences uniquement, l’occasion de commencer à suivre nos premiers cours. C’est tôt, mais au vu du rythme que nous suivons pour le moment, c’est plus que tolérable.

Le système est tel qu’ici un semestre est décomposé en quarters (Q1 et Q2), aux termes desquels nous passons les examens pour lesquels nous nous sommes enregistrés. En effet, peu importe les cours auxquels on assiste, ce qui compte est de s’inscrire pour les examens, qui sont pour l’essentiel uniquement des oraux (20 minutes d’oral, souvent consacrées à la présentation d’un projet). Puisque l’inscription se fait assez tôt, j’ai choisi d’assister à un maximum de cours susceptibles de m’intéresser, pour me décider à la fin de cette semaine.

Mon choix s’est donc porté vers :

  • Algorithms in Bioinformatics : contre toute attente, le contenu m’a vivement intéressé, par les problèmes qui nous sont posés et les astuces de programmation/algorithmique que l’on apprend pour les résoudre. Par ailleurs, l’application de ces méthodes ne se limite pas à la biologie (bien qu’il y ait déjà de quoi y faire des choses fortement intéressantes au niveau des séquences d’ADN et d’acides aminés) mais s’étend aux problèmes liés au langage ainsi qu’aux données financières.
  • Computational Geometry : Un cours qui a commencé sur les chapeaux de roue, où l’on est confronté à la résolution de problèmes géométriques vastes, à l’aide des mathématiques et de l’informatique. Là encore, il y a énormément à apprendre, et l’essentiel des problèmes étudiés sont aussi rencontrés dans dans le domaine de la robotique. Du tout bon pour moi donc !
  • Embedded Systems Embodied Agents : Systèmes embarqués, i.e. robotique ici. Le tout expliqué avec des robots LEGO dernière génération. Un incontournable pour moi, et une des raisons principales qui m’a motivée à venir étudier au Danemark ! Deux heures de cours précédent trois heures dans le laboratoire LEGO du campus, rempli de grandes quantités de briques pour construire ce que l’on souhaite. En gros, je vais y faire ce que je faisais chez moi pendant mon temps libre, pour être ensuite évalué et gagner le tiers des crédits nécessaires pour mon semestre… Il fallait voir ce que l’enseignant nous montrait : des photos, des vidéos, des démonstrations en direct de robots – le tout en LEGO, on a plutôt l’impression de s’amuser.

Et c’est tout. Oui, du moins, pour ce quarter. Les deux dernières matières se prolongeront sur le second quarter, je devrai donc juste remplacer le cours de bio-informatique par un autre (qui sera sans doute celui concernant le repérage dans l’espace à l’aide de données -type GPS- et de capteurs). Et ensuite mon semestre sera terminé – ce seront d’ailleurs mes derniers cours dans le cadre de mes études.

La question qui vient ensuite est celle du temps que ces trois cours vont occuper dans ma semaine. La réponse est simple : 11h de cours et séances en laboratoire par semaine !

Tranche horaire Mardi Mercredi Jeudi
9h00 12h00 Computational Geometry Embedded Systems (Cours) – finit à 11h00
12h00 15h00 Algorithms in Bioinformatics Embedded Systems (Laboratoire) – commence à 11h00 et finit à 14h00

D’où des « week-end » de quatre jours… Evidemment, cela se compensera par une dose convenable de travail périphérique, généralement à faire en groupe. Il y a régulièrement des exercices à faire d’une semaine à l’autre, des chapitres de livre ou des papiers scientifiques à lire, des résumés de cours à écrire – sans compter les nombreux projets, plus ou moins importants par le travail demandé. Comme celui, génial, qui nous attend en fin de semestre, où il faudra construire et programmer un robot de notre choix, en utilisant même des compétences apprises dans des cours antérieurs, propres à nos parcours d’études respectifs. N’oublions pas que j’ai aussi mes cinq heures de cours de danois par semaine – certes, c’est du bonus.

Le bâtiment principal qui héberge l'essentiel de nos cours - il y en a encore une bonne dizaine de la sorte à proximité

Un petit mot sur l’ensemble des bâtiments où j’étudie cette année, à savoir l’Incuba Science Park (acronyme pour Innovation Network Centre for University and Business of Aarhus). C’est une idée qui s’est concrétisée sous sa forme définitive en 2007, et comprend donc des bâtiments très récents, sur une surface de presque 30 000m², qui accueillent environ 130 entreprises. Ces dernières sont des start-up et des boîtes bien établies, telles qu’une antenne de Google Denmark, que j’ai eu la surprise de découvrir au détour d’un couloir dans mon bâtiment principal.

Une photo volée dans l'entrée de la section Google Denmark

Ce qui frappe, c’est la modernité des installations. Des stores systématiquement électriques sur la moindre fenêtre à l’éclairage automatique, en fonction de la luminosité ambiante, dans les salles de cours, en passant par des amphithéâtres ultra-sophistiqués ; le contraste est brutal par rapport à ce que je pouvais avoir en France jusqu’ici. Chaque amphithéâtre se « démarre » : allumage des lumières, des microphones, des installations informatiques, des doubles écrans (pas des vidéoprojecteurs, ce sont des écrans géants), de l’énorme écran tactile, du tableau blanc qui enregistre informatiquement ce qui est écrit… De quoi effectuer des présentations qui dépotent.





Une journée à… LEGOLAND !

25 08 2010

Un rêve d'enfant qui se réalise enfin...

Tout vient à point à qui sait attendre : après quinze ans de patiente attente, j’ai finalement pu visiter le parc d’attraction LEGOLAND localisé à Billund, à une centaine de kilomètres d’Århus. Le voyage était organisé par la Studenterhus de l’université, et l’organisation était très simple : rendez-vous dimanche matin dernier à 9:00, retour le soir vers 8:00 (en théorie).

A journée exceptionnelle, météo exceptionnelle : nous avons été gâtés, car hormis une petite pluie matinale, nous avons pu bénéficier d’un temps très dégagé, idéal pour une telle sortie. Une fois arrivé sur place, tout est fait pour nous rappeler que le thème est bien celui des LEGO : poubelles, panneaux de signalisation, bancs, drapeaux… chaque élément décoratif ou fonctionnel comporte les fameux tenons si reconnaissables, à des échelles différentes. Dès l’entrée, on peut voir des briques géantes, fidèles reproductions des modèles originaux.

Une réplique d'un grand château du Danemark, impressionnante par ses détails.

Bien entendu (et encore…), le public essentiellement visé est celui des enfants, et l’on y croise en permanence des familles accompagnant leurs chères têtes blondes, qui doivent voir en ce lieu une sorte de paradis du jeu. Moi le premier, vous l’aurez deviné ! Pour le fan invétéré des briques en plastique, c’est un plaisir toujours renouvelé que de se promener dans la mini-ville animée constituée de millions de briques reposant à ciel ouvert. Le parc est par ailleurs parsemé de centaines de créations qui sont souvent des modèles du genre – et qui reprennent à l’occasion des monuments du monde bien connus.

Le mont Rushmore (USA) en LEGO... et repris par nos soins.

J’ai eu l’occasion de passer cette journée avec un groupe d’étudiants Erasmus : Jonathan, Marc (anglais), Anne et Clara (françaises). J’en profite pour remercier vivement ces deux dernières pour les photos qu’elles ont pu prendre lors de cette sortie mémorable, ce sont les leurs que vous pouvez visualiser ici. Nous en avons donc profité pour faire un maximum d’attractions ensemble.

En dehors des traditionnelles montagnes russes et autres « tasses » (où nous avons sans doute terrorisé une partie des gens présents, à cause de la vitesse folle à laquelle nous tournions grâce à la force cumulée de nos dix bras), je retiens l’inventivité d’une en particulier : il s’agit de bras robotisés, au bout desquels sont situés deux sièges, et qui sont entièrement programmables par nos soins. Ainsi, l’on peut choisir au préalable et à sa guise la vitesse et les types de rotations que va exécuter notre bras – et cela secoue bien !

Lorsque j'ai lancé l'idée, je ne pensais pas que tous les cinq s'y mettraient ! La tour finira par atteindre le toit, sous le regard amusé des passants - Oui, nous avons 20 ans passés...

L’ambiance de notre groupe était vraiment bon enfant et en adéquation totale avec l’environnement. Qu’il s’agisse de construire une tour plus grande que nous en LEGO DUPLO dans un des nombreux espaces librement disponibles pour la construction, ou encore de remporter une « compétition » de course à l’extinction de feu grâce à des véhicules de pompiers, face à des enfants, tout le monde était partant ! La journée s’est ainsi passée au mieux, et chacun a largement pu y trouver son compte.

C’était sans compter la visite de la boutique LEGO du parc, le plus grand magasin de la sorte en Europe ! Un paradis dans le paradis du jeu, en fait. Pour être certain de ne rien y rater, nous y sommes restés une heure entière, à la fin de la visite. Il faut dire qu’il y a de quoi : tous les produits LEGO actuellement sur le marché s’y trouvent réunis. Pour moi, l’occasion inespérée d’acquérir des goodies et autres boîtes introuvables ailleurs. Il est même possible d’acheter ses briques au kilo !

Avant / Après la visite du magasin.

Ce sont les bras bien remplis et le sourire aux lèvres, conséquence de cette belle journée, que nous quittons déjà LEGOLAND...

Anecdote : le trajet du retour, en bus, a été le théâtre d’une péripétie inhabituelle. Moins d’une demi-heure après le départ, la partie moteur de notre véhicule a largement surchauffé, à tel point que le moteur lui-même s’est mis à brûler, en dégageant de fortes fumées bien épaisses, même à l’intérieur. Un arrêt d’urgence s’est donc logiquement opéré, avec une évacuation tranquille du bus (on ne savait alors pas encore ce qu’il se passait réellement).

Marc pose devant notre bus fumant qui ne repartira plus jamais.

On nous annonce rapidement que notre véhicule ne pourra plus démarrer. Nous avons donc du attendre pendant une bonne heure et demie -voire deux heures- qu’un autre bus vienne nous récupérer, sur le bord de la route, dans la nature. Une chance qu’il faisait alors beau, et que le soleil ici se couche tardivement ! Et puis, nous avions des LEGO pour nous occuper…